Alors qu’avant, les personnes en situation de handicap étaient considérées comme à rééduquer, réparer ou pire à exclure, l’instauration de lois, décrets et autres politiques volontaristes en faveur du handicap ont fait évoluer les regards. A leur sujet, sont désormais pris en compte l’environnement, le contexte de vie, les situations individuelles ou encore leurs interactions. Inclusion, école, université, emploi, accessibilité numérique, maladies, troubles du spectre de l'autisme, traumatisme crânien, sport. Cet ouvrage recueille autant de thèmes qui croisent aussi bien les aspects médicaux de l'altérité, que ceux liés aux dimensions techniques et technologiques, tout en répondant à l'approche sociale, situationnelle et environnementale. Sont donc ainsi réunies, sans cloisonnement, les sciences du vivant, de la santé, des technologies ainsi que les sciences humaines et sociales. L'ensemble est introduit par Axel Kahn qui, dans une perspective humaniste, aborde la problématique du handicap au prisme de la citoyenneté et de l'inclusion. Partie 1 : Les inclusions scolaire/universitaire, sociale et professionnelle. La première partie du recueil traite de l’inclusion scolaire, universitaire et professionnelle des personnes en situation de handicap (PSH). Depuis quelques années, l’inclusion sociale et scolaire est mise en valeur à travers le respect des principes d’égalité des chances et de justice. Cette justice concerne la participation active des personnes handicapées dans le domaine professionnel, éducatif, culturel et de la vie quotidienne, avec la suppression des entraves à l’accès aux lieux où elles sont ou passent. Ces améliorations ne sont en réalité pas inclusives mais intégrationnistes. Cela veut dire que le système veut donc intégrer des personnes dans son système mais n’a pas de vision inclusive. Une transition de l’intégration vers l’inclusion est donc nécessaire. Cela passe par une transformation des habitudes, des sentiments, des manières de penser et d’agir dans tous les domaines de la vie. Cette transition nécessite un effort d’adaptation aux normes sociales et culturelles dominantes. Pour définir ce qu’est une société inclusive, il faut se pencher sur ce que cela représente. La famille et l’école représentent actuellement une société individualiste, par son système de reproduction sociale de la génération précédente. L’inclusion sociale moderne doit alors faire du décalage une règle, pour que l’inclusion s’adapte aux conséquences de ce décalage. La loi du 30 juin 1975 a alors été mise en place concernant les personnes handicapées pour que les personnes soient individuellement prises en compte. Dans les faits, cette loi n’a pas permis de sortir de la vision assistancielle des handicapés, et n’a pas eu l’impact escompté. Aujourd’hui, il n’y a plus de tri à l’entrée. Ce qui a changé est que la participation à la vie sociale n’est plus une tolérance mais une norme. L’inclusion scolaire qui était avant de l’élève à l’école est désormais inversée afin qu’ils entrent dans la société inclusive. Cela concerne l’inclusion scolaire et l’épreuve des places, la la déclaration de Salamanque en 1994. Cependant, la compétition sociale et professionnelle des différents milieux et la recherche de performance ainsi que l’injonction à l’égalité des chances empêchent cette inclusion. Cela impose à l’élève handicapé de montrer, prouver qu’il est bien a sa place. L’héroïsme du dévouement s’accompagne d’une responsabilisation et d’une pression accrue de l’élève handicapé. Cependant, il ne faut pas non plus enfermer l’élève dans du particularisme. En plus des lois et nouvelles normes d’inclusions, de nouveaux aménagements ont été mis en place, on peut citer par exemple le service PHASE utilisée par l’université de Bordeaux qui est un service répondant à des besoins spécifiques que ces PSH, évitant donc les nombreux décrochages des étudiants en situation de handicap. Mais il en est de même pour les PSH en recherche d’un emploi, des organisations telles que le CNRS organisant des campagnes de recrutement pour offrir une chance à ces personnes de trouver un poste en entreprise. Concernant le milieu professionnel, la loi du 11 février 2005 a été créée pour répondre aux demandes d’égalité des droits et des chances dans tous les aspects de la vie par tous les citoyens en situation de handicap. Donc cela vaut aussi pour le droit à travailler. Cependant, des enquêtes montrent que cette loi n’est pas totalement respectée. Certains entretiens d’embauche ne sont pas adaptés, ce qui renforce les stéréotypes et préjugés sur les personnes en situation de handicap. Des préjugés consistent à associer le handicap, notamment psychique, à un manque de compétences, de productivité, de polyvalence et d’autonomie. Pour lutter contre cette discrimination, les entreprises doivent respecter un taux d’empoyés en situations de handicap de 6%, mais quand celui-ci est respecté, les PSH occuppent souvent des postes cachés ou en retrait de l’activité de l’entreprise. Plus de 15 % (note des étudiants : environ 20% en 2023) de la population mondiale est en situation de handicap. Malgré les lois et mesures évoquées dans cette première partie, il demeure un grand nombre de domaines où le handicap n’est pas pris en compte, dont l’éducation. En effet, le pourcentage de PSH diminue de l'école primaire jusqu’aux études supérieures, avec un taux de chômage qui est double à celui de la moyenne nationale. L’éducation s’est aussi développée dans le numérique, les MOOC (Massive Open Online Course) sont apparus comme une nouvelle forme de cours. Mais ils souffrent aussi d’un manque d'accessibilité, notamment pour les handicaps cognitifs. L’objectif de la recherche est de développer l'accessibilité numérique des MOOC. La première partie du projet est d'étudier l’impact de ces troubles cognitifs sur le processus d’apprentissage et de comprendre pourquoi ils freinent ou empêchent de suivre ces cours. Ce projet aboutira à différents résultats, notamment dans l’éducation et la prise en compte des handicaps cognitifs. Le lecteur Aïana à ouvert une voie prometteuse : la décomposition des contenus pédagogiques en flux élémentaires (la vidéo, l'audio, les sous-titres, les informations complémentaires, …) synchronisés, mais tous indépendants. Les utilisateurs peuvent définir comme ils le souhaitent leurs expériences d’apprentissage en choisissant quel composant ils souhaitent conserver, où et comment l'afficher tout en respectant les règles d’accessibilité. Partie 2 : Les assistances et les accessibilités : troubles cognitifs, déficiences intellectuelles. Concernant l'inclusion dans notre société des personnes avec des troubles cognitifs, il y a certains problèmes concernant les technologies numériques d’assistance. Leur utilisation peut être remise en question car elles sont souvent trop techno-centrées, les outils sont trop différents, il y a peu d'implications par les professionnels de la santé. Finalement, il y a une absence ou une faible de validation concernant les bénéfices apportés par les outils. Pour trouver des solutions, des nouvelles manières de penser la conception de ces technologies sont apparues, portées par les dynamiques ergonomiques actuelles : la boucle de conception validation. L’équilibre d’autodétermination d’un produit en fonction des capacités de l'utilisateur(âge, milieu, expériences etc.), de la tâche à accomplir (complexité, contexte, conséquences de l’erreur), et de la technologie demandée (interface matérielle, style d'interaction, fiabilité, autonomie etc.) Les principes compensatoires d’un support environnemental et instanciations possibles. Centré autour de deux points : diminuer la demande de la tâche et optimiser les ressources de la personne. le Dom Assist qui aide l’utilisateur dans les tâches numériques grâce à une API. Le but est de ne plus se centrer sur l'expérience sur le produit mais au contraire sur l’utilisateur et ainsi l’aider plus amplement dans ses tâches. L'autodétermination des personnes souffrant de difficultés cognitives ont beaucoup de difficultés à être auto-déterminées. C’est la capacité qui permet à un individu d’être libre de faire des choix, prendre des décisions sans agents externes. Celle-ci permet d’accéder à une meilleure qualité de vie, plus d’autonomie et une réussite scolaire et/ou professionnelle plus aisés. Peut-être que certains outils numériques pourraient aider à l'autodétermination. C’est avec cette problématique que de nombreux programmes et d’interventions efficaces ont vu le jour. Ceux-ci ont apporté de bons résultats. Ces technologies apportent des nouveautés sur des sujets de la vie quotidienne très variés. Cependant, il n'existe pas réellement de technologie apte à aider dans les 2 domaines fondamentaux de l’autodétermination à savoir la capacité d’établir un projet personnel et l’autonomie résidentielle. Le but est d’aider dans ces deux secteurs. Nommé “C’est ma vie ! Je la choisis” l’assistant permet une aide à la prise de décision ainsi que la création d’un projet de vie pour les personnes avec un DI. Celui-ci à permis d’augmenter le sentiment d’autodétermination ainsi que le sentiment de bien-être. Par exemple, les maisons intelligentes sont une des solutions proposées. En effet, cela permet une autonomie et un contrôle de l’environnement en s’adaptant aux besoins de l’individu. Après 6 mois de test, l' évaluation a démontré une amélioration de l’autodétermination. Conclusion : Handicap et recherches Regards pluridisciplinaires permet d’informer et d'instruire son lecteur sur les nouvelles bonnes pratiques numériques pour les différents publics en situation de handicap. Le deuxième point qu’il appuie est celui de l’inclusion sociale, de la prise de conscience publique encore faible et du manque de cohérences des technologies et d’implication individuelles, collectives et gouvernementales. Il alerte clairement sur un besoin de moyens plus justes et anthropo-centrés. Le nombre de personnes en situation de handicap appuie encore plus sur le manque d’actions concrètes mises en place. 15% de la population mondiale est en situation de handicap, et pourtant pas une seule n’a la possibilité d’avoir une accessibilité pareil à une personne valide. Le taux d’accès au supérieur de ses personnes est bas et celui d’insertion professionnelle l’est encore plus. Il est nécessaire d’obtenir plus de moyens. Le livre apporte de nouvelles perspectives sur les outils d’accessibilité numérique comme les TNA, les questionne et propose des solutions basées sur les nouvelles méthodes de réflexion ergonomiques. Cependant, le livre reste centré sur le colloque organisé par Éric Dugas, et ne parle pas d’autres projets ressemblant à “C’est ma vie ! Je la choisis”. Cela ne prend pas en compte d’autres études réalisées lors de ce projet. De plus sa date de publication remonte déjà à cinq ans, et certains articles ne sont plus entièrement vrais aujourd’hui, et peut être que d’autres projets d’aides sont maintenant présents.